La grogne contre l’augmentation du prix des carburants commence à se faire ressentir. Plusieurs stations-service de la région de Virton sont en pénurie d’essence. C’est aussi le cas à Martelange, Pétange et Bascharage.
La mobilisation des « Gilets Jaunes » provoque des conséquences pénalisantes pour les automobilistes. Pour rappel, le mouvement citoyen manifeste depuis plusieurs jours contre la hausse des accises sur les carburants. D’abord créé en France le 17 novembre dernier, le phénomène a traversé la frontière pendant le week-end. De nombreux manifestants belges se rassemblent à divers endroits névralgiques pour manifester leur mécontentement. C’est notamment le cas à Feluy, où se situe l’un des plus importants dépôts pétroliers.
En province de Luxembourg, le mouvement est presque inexistant. De timides actions ont été menées au poste frontière d’Aubange ce lundi, et le rond-point de Vance a été bloqué quelques heures vendredi dernier. Le blocage du rond-point de l’Hydrion à Arlon n’a, quant à lui, jamais eu lieu, malgré les avertissements. Pourtant, notre région n’est pas épargnée par la pénurie et les usagers subissent les mêmes désagréments. Des citoyens en colère bloquent les dépôts pétroliers en Wallonie, empêchant l’approvisionnement des stations-service. Seuls les stocks de diesel semblent épargnés pour l’instant.
Virton en pénurie !
Certaines stations-service de la région de Virton ne possèdent plus un seul litre d’essence. C’est le cas chez Schneder-Fagny à Dampicourt. « Depuis ce mardi matin, nous n’avons plus une seule goutte d’essence », expliquaient-ils à nos confrères de La Meuse. « On a la chance d’avoir encore un gros stock de diesel ».
Une situation qui n’est pas isolée. Dans une autre pompe bien connu des gaumais dans le cœur de Virton, les responsables déplorent une situation intenable sur le long terme.
« Nous n’avons plus de « Sans-Plomb 95 », ni même de « Sans-Plomb 98 »
Du côté de Total, toujours dans la région de Virton, une employée indique qu’il est fort probable que les cuves soient à sec dès jeudi. « On tient comme on peut mais c’est compliqué. On a l’habitude d’être réapprovisionné par des camions venant des dépôts de Feluy et de Wandre. Ceux-ci sont actuellement bloqués et ne laissent passer des camions que très rarement »
« On est déjà à sec en essence et si nous ne sommes pas fournis, nous serons également à sec au niveau du diesel. Cette situation est vraiment malheureuse car nous, pompistes, sommes clairement mis dans l’embarras »
En ce qui concerne le mazout de chauffage, les Gilets Jaunes se montrent clément. Ils laissent passer les camions qui en transportant, estimant que les citoyens ne méritent pas d’avoir froid chez eux. Si vous avez récemment demandé le remplissage de votre cuve à mazout, vous devriez donc être servi en temps et en heure.
La situation au Grand-Duché
De l’autre côté de la frontière, la situation est moins alarmante. Mais plusieurs stations-service frontalières accusent également une pénurie.
À Martelange, la première station Total est en situation critique. Il ne reste plus que 30.000 litres de diesel et la question du ravitaillement se pose. Les autres établissements auraient, eux, encore plusieurs milliers de litres en réserve. La station Texaco de Linger (Pétange), située rue d’Athus, ne possédait plus aucune goutte d’essence ce mardi matin. Des affiches indiquaient au client à la recherche de 98 ou 95 de faire demi-tour. Une situation similaire a été observée du côté de Rodange.
À Bascharage, les cuves de la pompe Total n’étaient pas encore vides. Mais pour éviter une pénurie, un plafond a été instauré pour les clients. Une employée que nous avons rencontrée expliquait « que la situation est compliquée. Nous ne sommes pas encore à sec, mais nous faisons attention. Nous limitons les pleins à maximum 150 litres. Cela peut sembler beaucoup, mais certains clients dissimulent des réservoirs dans les coffres ».
« On ne le sait peut-être pas toujours, mais les stations-service luxembourgeoises sont ravitaillées par les dépôts belges. Comme il y a des manifestations en Belgique, le Luxembourg en subit les conséquences »