C’est une tradition pour les Libramontois qui leur est chère ! Prendre du bon temps sur la célèbre kermesse qui s’installe, chaque année, aux alentours de la halle aux foires de Libramont, à la sortie de la Foire agricole. Malheureusement, cette kermesse n’aura pas lieu cet été comme l’a annoncé la bourgmestre, Laurence Cruxifix, dans une lettre ouverte.
Coup dur pour les Libramontois, pour les forains mais aussi tous les autres visiteurs de cette fameuse kermesse ! Sur décision du collège et de la bourgmestre, la fête foraine n’aura pas lieu cet été.
Accueillant chaque année des milliers de visiteurs, notamment en raison de la présence de la Foire agricole (ndlr : annulée également) à ses côtés, la kermesse et ses nombreuses buvettes ne feront pas vibrer la ville comme c’est de coutume.
C’est via un communiqué de la bourgmestre que nous avons appris la nouvelle.
Voici ce qu’on pouvait y lire :
“Chers Libramontois, Chères Libramontoises,
C’est en tant que bourgmestre mais aussi en tant que Libramontoise, maman, amie, fille de personnes désormais considérées fragiles, que je tiens à m’adresser à vous aujourd’hui.
À la fin du mois de juillet, comme chaque année, Libramont-Chevigny s’apprêtait à bouillonner de vie, une année de plus. Au programme : des rires, des accolades, des retrouvailles émouvantes attendues depuis des mois, de l’amusement, des bières entre ami(e)s, de nouveaux souvenirs et l’occasion de pouvoir montrer à nos amis liégeois, bruxellois, flamands ou français, comment nous, à Libramont-Chevigny, petite commune d’Ardenne, on savait le temps d’une semaine, faire la fête à en faire trembler la terre.
Mais cette année est différente, très différente même. Comment faire comme si rien ne s’était passé ? Certains d’entre nous ont perdu un proche, un ami, un membre de la famille, qui ne sera désormais plus là pour toutes ces festivités.
Je lis le journal et découvre que certaines villes décident de maintenir leur rassemblement festif malgré le contexte. Je veux tout de suite mettre un terme aux rumeurs. Ce ne sera pas le cas de Libramont.
Nous constatons que partout à travers le monde, la pandémie bat son plein, les tristes records de personnes contaminées sont, chaque jour, plus élevés. Comme beaucoup, j’ai découvert, avec horreur, que les pays qui semblaient en avoir terminé avec cette pandémie, se voyaient obligés de confiner à nouveau leur population.
Allons-nous faire la même erreur une seconde fois, nous dire que ça arrive à l’autre bout du monde et que nous sommes, nous, à l’abri ?
Ouvrons les yeux et apprenons de nos erreurs. La nouvelle hausse des contaminations ne se passe pas qu’aux États-Unis, en Chine ou en Amérique du Sud mais aussi à quelques kilomètres de chez nous, en Allemagne ou au Luxembourg, pays où beaucoup de Libramontois travaillent.
Nous l’avons durement compris lors de l’apparition du virus, les frontières ne sont que des lignes tracées sur une carte. Ne faisons plus la même erreur.
Allons-nous réduire à néant les efforts de nos infirmiers, nos médecins et toutes les professions qui nous ont permis de sortir de cette crise ? Allons-nous, à 20h, boire une bonne bière dans une buvette, entourés par des dizaines de personnes alors que nous étions dehors pour applaudir le personnel soignant, il y a quelques semaines à peine ?
Les attractions et les buvettes valent-elles la peine de mettre des vies en danger ?
Vous le savez comme moi, il serait impossible de respecter les gestes barrières et les consignes de sécurité si la fête avait lieu. La promiscuité, le nombre de personnes, la consommation d’alcool, … rendraient impossible le respect des normes sanitaires imposées par le gouvernement.
Nous savons qu’au delà de l’aspect humain et festif, cette fête représente un apport financier énorme pour les clubs et les associations ainsi que pour les forains présents chaque année. Nous savons que l’annulation de la foire porte un coup dur non seulement au folklore mais aussi à la santé financière des personnes qui en dépendent. C’est pourquoi, nous étudions de nouvelles pistes pour aider les différents clubs et associations et vous proposer un événement, plus tard dans l’année, si les normes sanitaires le permettent.
Cette crise n’est pas finie, elle ne le sera jamais si nous ne maintenons pas nos efforts. C’est une période difficile dont nous nous souviendrons toute notre vie, alors essayons de l’écourter au maximum.
Le confinement est fini, pas la pandémie. Restons forts, restons soudés, protégeons-nous et ceux que nous aimons. Continuons ensemble à faire un maximum pour que cette période ne soit plus qu’une histoire à raconter aux générations futures.”