Plusieurs boutiques de cannabis CBD ont été contrôlées par la police la semaine dernière en province de Luxembourg. Une partie des produits ont été saisis pour vérification.
Depuis quelques mois, l’établissement Green Shop vend du cannabis light, contenant du CBD, dans le centre-ville d’Arlon. L’échoppe fait son commerce en toute légalité car les produits vendus contiennent presque exclusivement que du cannabidiol. Cette dernière est une substance contenue dans le cannabis traditionnel. À la vue et à l’odeur, cela ressemble à s’y méprendre à du cannabis.
Sauf que le CBD ne présente pas les effets psychotropes propres au THC, la principale molécule active du cannabis. Autrement dit, cette substance offrirait les mêmes effets thérapeutiques que le cannabis, mais sans les effets néfastes sur la santé. En Belgique, le CBD peut être vendu et acheté légalement sous certaines formes et si des critères bien définis sont respectés, comme notamment un taux de THC inférieur à 0,2%.
Descentes de police en province de Luxembourg !
Mais même si ces commerces gèrent leur activité en toute légalité, les autorités veillent au grain pour éviter les abus. Ces derniers jours, des contrôles ont été effectués dans trois CBD shops à Arlon et Marche-en-Famenne. Police, ASFCA, contrôle des lois sociales, vérification de la pharmacie, SPF Santé ont ainsi débarqué par surprise pour procéder à un contrôle. Ils ont saisi une grande partie de la marchandise. Celle-ci sera testée en laboratoire pour vérifier qu’elle contient moins de 0,2% de THC.
A Marche-en-Famenne, Maxime Carrot, le fondateur d’une chaine de CBD Shop, regrette la façon dont ces contrôles ont eu lieu. Il aurait préféré le dialogue à la répression. “C’est la manière qui nous fait un peu de peine. On essaye vraiment d’être en adéquation avec l’État. D’où nos QR Code et nos systèmes de traçabilité. Mais on s’aperçoit qu’il y a encore des choses à modifier. C’est aux autorités de nous dire la marche à suivre”.
Le parquet de Luxembourg précise que l’objectif de ces descentes de police n’est pas de mettre à mal cette activité mais bien d’éviter les dérives. “Nous voulons nous assurer que ces magasins, qui utilisent une niche légale, respectent effectivement cette obligation que la cannabis soit en dessous d’un certain seuil” explique Marie Olivier, substitut du procureur du roi. “C’est très encadré, et on veut éviter que cela soit une façade pour de la vente d’autres produits”.
Tous les produits saisis à Arlon !
Du côté d’Arlon, la boutique Green Shop, au milieu de la rue des Faubourg, n’a pas été épargnée par les contrôles inopinés des forces de l’ordre. Ceux-ci ont débarqué par surprise le vendredi 25 janvier. Le magistrat a décidé de saisir la totalité des fleurs et pollens pour procéder à une analyse scientifique. L’établissement a même du fermer ses portes le samedi, faute de marchandise.
La gérante Marie tient “à remercier les policiers présents pour leur humanité. Ces contrôles sont monnaie courante et la plus part s’en remettent”.
Si la jeune femme était légitimement inquiète de perdre sa clientèle, il n’en a rien été. “Pas un seul client ne m’a tourné le dos. Je n’ai eu que des encouragements et des marques de sympathie”.