La marche pour le climat a rassemblé 2000 personnes dans le centre-ville d’Arlon ce jeudi après-midi. La plupart des manifestants étaient des étudiants. Le monde politique était aussi présent.
Les manifestations étudiantes en faveur de la transition écologique se multiplient dans le monde entier. Notamment en Belgique, où des milliers de jeunes descendent chaque jeudi dans les rues de la capitale afin que les autorités politiques prennent conscience de l’enjeu.
Du côté de la province de Luxembourg, les jeunes commencent aussi à se mobiliser. Une grande marche était organisé ce jeudi après-midi dans le centre-ville d’Arlon à l’initiative de quatre étudiants de l’Institut Notre-Dame d’Arlon : Augustin, Jana, Calliste et Lucie. Soutenus et aidés par la police et les autorités communales, les jeunes ont pu bénéficier d’une organisation aux petits oignons.
La jeunesse s’était donnée rendez-vous sur le coup de 14h sur la place Léopold pour dire leur volonté de faire bouger les choses face à l’inaction générale. Avec un slogan imparable : “On est plus chaud que le climat”. Selon les premières estimations, environ 2000 personnes ont fait le déplacement. Des chiffres confirmés par la police d’Arlon. Un succès impressionnant, lorsqu’on sait que des villes comme Bruxelles et Leuven attirent en moyenne 10.000 étudiants.
Des slogans chocs !
La foule était composée essentiellement d’étudiants, mais aussi d’adultes et de citoyens qui se sentent concernés par les enjeux climatiques. Les élèves de l’INDA ont notamment été rejoint par les étudiants de l’Athénée Royal d’Arlon (ARA) et de l’Institut Saint-Marie d’Arlon (ISMA). Des écoles primaires participaient aussi à la marche.
“D’une certaine manière, nous avons du venir de manière illégale car nous avions reçu un message comme quoi nous ne pouvions pas nous y rendre” a confié Arnaud, un élève de 16 ans à l’ARA. Même son de cloche du côté de Guillaume. Pour cet étudiant de l’ISMA, originaire de Frassem, “il était nécessaire de louper les cours pour la bonne cause”.
Pour un autre étudiant du cortège, la fatalité n’a pas sa place dans ce combat. Selon lui, la nouvelle génération prend conscience de réalités qui n’était pas visible à l’époque.
“Il n’est pas trop tard. Il est justement plus que temps de réagir. Le climat bouge, et nous devons aussi nous bouger !”
Motivés comme jamais, les étudiants ont traversé les grandes artères de la ville dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Pendant deux grosses heures, les manifestants ont fait entendre leur mécontentement concernant les mesures du gouvernement fédéral, jugées dérisoires face à l’urgence de la situation.
Les centaines de pancartes qui dépassaient au-dessus des têtes reflétaient de l’inquiétude grandissante dans la population. Tout comme les slogans, sans équivoque : “Plus de pingouins sur la banquise, et moins dans le gouvernement” ; “No planet B” ; “C’est du concret qui nous sauverait” ; “Mother nature Vs. Capitalism” ou encore “Je sèche … comme la terre” en référence au fait que les élèves ont du faire l’école buissonnière pour être présent.
Une politique ambitieuse
Pour les jeunes que nous avons rencontré, le réchauffement climatique nécessite une politique ambitieuse. “La marche représente beaucoup pour nous car c’est pour notre avenir. Les choses sont graves” nous a expliqué une étudiante sur la place Léopold. Pour une autre, il était important qu’Arlon se mobilise. “On espère faire bouger le gouvernement. Si plusieurs villes le font, ils vont peut être prendre conscience”.
Pour une mère de famille qui est venu avec ses enfants, cette grande mobilisation est nécessaire car “la planète se dégrade de plus en plus. Il faudrait que les politiciens agissent pour que les grandes entreprises se régulent au niveau de leur propre pollution” nous a-t-elle raconté, avec une pancarte où il était écrit “Fin des lobbys. Stop aux profits. Pensez à la vie”.
Le monde politique était aussi représenté ce jeudi après-midi. Le conseiller Romain Gaudron et le bourgmestre Vincent Magnus ont participé au cortège. Tout comme l’échevin des Sports et du Tourisme Didier Laforge. Selon lui, la mobilisation des jeunes est belle à voir. “Je suis content de voir tous ces jeunes. Bravo à eux. Ils doivent continuer et mettre sur pied d’autres actions”.
A la question de savoir quels sont les moyens mis en œuvre au niveau d’Arlon, M. Laforge explique que la ville a commencé “à réduire la consommation de CO2 en remplaçant les anciennes chaudières et en isolant mieux. Nous allons également prendre des mesures pour la mobilité douce, en favorisant les déplacements en vélo”.
Le symbole à retenir de cette belle mobilisation citoyenne et étudiante est peut-être ce slogan d’un groupe d’ami, référence évidente à la célèbre chanson du groupe français Téléphone.
“Je rêvais d’un autre monde où la terre serait plus saine”
Espérons que la parole de ces 2000 manifestants soit entendu auprès des décideurs politiques. Car les manifestants que nous avons interrogé préviennent déjà : ils n’hésiteront pas à redescendre dans la rue si besoin.