Trois communes de la province de Luxembourg ont été sélectionnées par l’Europe pour installer une connexion wifi gratuite et à haut débit dans les espaces publics. L’objectif est de réduire la fracture numérique.
En début d’année, l’Union européenne a lancé l’initiative très remarquée WIFI4EU. L’objectif est d’offrir aux villes qui le souhaitent une enveloppe de 15.000€ pour qu’elles installent des hotspots wifi gratuits et à haut débit dans les lieux publics. Les municipalités avaient jusqu’au 15 juillet pour se porter volontaire et espérer faire partie des 6000 candidats retenus. Au total, l’Union européenne consacrera 120 millions d’euros au projet.
Les résultats de l’appel à candidatures sont tombés. Sur les 13.000 villes qui ont manifesté un intérêt, 2.800 ont été retenues. Côté belge, 125 villes ont été sélectionnées, dont trois luxembourgeoises : Marche-en-Famenne, Libramont et Bertrix ! Ces communes ont à présent 18 mois pour installer la connexion gratuite et de haute qualité à des endroits clefs de leur territoire, et disposent d’une enveloppe de 15 000 €. Ces points d’accès wifi seront placés dans les gares, les parcs, les bibliothèques, les centres de loisirs ou encore les hôpitaux.
Réduire la fracture numérique
L’un des objectifs de cette initiative est de réduire la fracture numérique dans les zones rurales ou peu couvertes par une connexion Internet. Une réalité bien connue des citoyens de la province de Luxembourg, dont certains endroits sont encore dépourvus de réseaux 3G ou 4G, voire même GSM.
Les spécialistes du domaine expliquent que les personnes qui n’ont pas accès aux nouvelles technologies, qui sont de plus en plus présentes dans nos vies, sont très souvent mises à l’écart. Par exemple, entre 15 et 25% des emplois sont trouvés via le web et plus de 92% des grandes entreprises utilisent leur site Internet à des fins de recrutement, rapportait nos confrères de la RTBF il y a quelques mois. On pourrait citer d’autres domaines, comme le commerce en ligne, le courrier électronique ou le télétravail.
« Offrir une connexion gratuite et rapide pour réduire la fracture numérique constitue une réelle opportunité pour de nombreux citoyens européens », s’enthousiasme Marc Tarabella, eurodéputé PS en charge de la Protection des consommateurs et du marché intérieur qui a beaucoup milité pour la mise en place du projet. “Les opérateurs sont évidemment privés et on se rend compte qu’ils investissent d’abord dans les zones urbaines, ce qui fort compréhensible car c’est plus rentable. Mais un chiffre m’a interpellé” :
“En 2015, 71% des ménages européens avaient accès à une connexion fixe et rapide mais seulement 28% dans le milieu rural”
‘Or, aujourd’hui, pour avoir des zones rurales vivantes, il faut qu’il y ait un accès au haut débit. Sinon, les professionnels ne peuvent plus travailler. Que ce soit des médecins, des graphistes, des photographes. Et que dire du télétravail. Quand il n’y a pas la possibilité de travailler par internet, cette possibilité est réduite et même anéantie” conclut l’eurodéputé.
Trois autres vagues de municipalités seront encore sélectionnées au cours des deux prochaines années pour recevoir cette aide financière de l’Europe. Mais si l’initiative a été saluée par la plupart des États membres et des députés, certaines voix se sont fait entendre pour protester contre ce projet. Selon certains, il s’agit ni plus ni moins d’argent jeté par les fenêtres dans la mesure où ces connexions Internet seront obsolètes le jour où les pays européens passerons à la 5G. Pour rappel, les premiers réseaux cellulaires en 5G devraient voir le jour dès 2020 au Grand-Duché de Luxembourg, avant une généralisation au grand public courant 2022.