C’est un euphémisme ; la bande de co-voiturage mise en place entre Arlon et Sterpenich ne convainc personne, ou presque. Une phase de test débutée il y a un an et qui devrait se prolonger. L’évaluation de cette bande est reportée à cette fin d’année 2020.
Ce sont des travaux qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre depuis leur mise en oeuvre. Ouverte il y a un an après une période de travaux jugée trop longue par les utilisateurs de cette partie d’autoroute, cette bande de co-voiturage est censée fluidifier la circulation sur la E411 entre Arlon et la frontière luxembourgeoise, utilisée par près de 40.000 véhicules chaque jour.
Une possible prolongation après la frontière
Outre le fait qu’elle ne peut être utilisée que par des voitures embarquant à leur bord un minimum de trois personnes et limitée à 50km/h, un autre problème se pose depuis le début de cette phase de test : cette bande dédiée au co-voiturage se termine une fois le poste frontière de Sterpenich franchi. Une ineptie pour bon nombre d’utilisateurs.
Mais à en lire nos confrères du Paperjam, une étude de faisabilité est en cours quant à une possible prolongation sur le territoire luxembourgeois. Un avant projet serait même en cours d’élaboration. Un projet qui fait son chemin mais à ce stade embryonnaire, encore trop tôt pour avancer une date pour de futurs travaux.
Est-ce que cette (peut-être) future prolongation de la bande de covoiturage encouragerait un peu plus les frontaliers ? La question reste posée. Il suffit d’emprunter ce segment de route pour s’apercevoir que cette bande est un réel échec au point tel que le ministre en charge de la mobilité, Philippe Henry, pense à y mettre un terme “ces expériences permettront de tirer des leçons pour, le cas échéant, les arrêter ou en développer d’autres”, comme on pouvait le lire dans les colonnes de Sudpresse.
Son évaluation reportée fin 2020
Si les avis a propos de cette bande de covoiturage sont souvent négatifs, il est quand même encore prématuré d’enterrer ce projet.
Comme le rappelle la Sofico (Société de financement complémentaire des infrastructures), en charge de ce chantier, d’un investissement de 12.650.000 euros, la phase de test devait durer deux ans, et une évaluation intermédiaire devait avoir lieu après une année.
La crise sanitaire ayant bousculé le quotidien des frontaliers, ne prenant plus la route et travaillant à domicile, cette phase d’évaluation a du être post-posée. Un trafic réduit considérablement pendant de longs mois ce qui a entraîné une impossibilité d’avoir des chiffres précis “avec la pandémie de Covid-19, le trafic a été réduit et il ne nous était pas possible d’obtenir des chiffres crédibles. Nous avons donc décidé de reporter cette évaluation en fin d’année. En réalité, les caméras qui longent cette bande sont dotées d’une intelligence artificielle qui permet, au fur et à mesure que les voitures empruntent cette bande, de détecter plus facilement les visages. Or, durant la crise, ces caméras n’ont pas pu s’améliorer du fait que la bande n’était pas empruntée.”